Rêveuse [Libre]

Annih avait non-seulement des devoirs à corriger mais elle avait aussi très faim. En fait, elle n'avait pas vraiment envie de corriger les copies mais pas vraiment envie de manger maintenant. Elle trancha rapidement pour la meilleure solution pour une serdaigle : Réfléchir, penser. "Tout homme s'enrichit quand abonde l'esprit" avait autrefois dit Rowena Serdaigle. En ce moment de calme, la jeune enseignante lui donnait entièrement raison. Le couloir menant à une salle du sixième étage était totalement silencieux et Annih profitait pleinement de ce luxe qui était plutôt rare dans une école comme celle-ci. Aussitôt pensé, deux élèves de Poufsouffle déboulèrent d'un tournant en parlant et riant d'une voix forte. Annih soupira mais n'avait pas le coeur à se fâcher.

Elle commençait à descendre un escalier lorsque celui-ci décida de jouer avec ses nerfs et l'emmena dans la direction opposée. Pourtant cela ne lui fit aucun effet. En fait, elle était plutôt contente d'avoir un bon motif pour se promener dans le château. Il y a de cela à peine une semaine, Julia Inferno l'avait aperçue se promenant dans les couloirs et elle avait gardé sur elle un oeil plus qu'insistant. Annih ne faisait plus vraiment attention à l'endroit où elle se trouvait et elle arriva devant une porte quelconque. Sa serrure était rouillée et il ne sembalit avoir aucune clé dans les parages.

Sa curiosité augmenta quand elle vit une phrase gravée dans la pierre : "Ici tout respire la tranquil...". Le reste avait été sans doute inachevé ou quelqu'un avait voulu usé la pierre pour faire disparaître ces mots. Toujours est-il que Annih devina que le dernier mot correspondait à "tranquilité". Elle posa sa main sur la poignée et tourna...Il n'y eu aucun résultat visible. La jeune femme conclut donc qu'elle était fermée. Sortant sa baguette magique d'une poche de sa robe noire d'enseignante, elle prononça dans sa tête la formule.
*Alohomora*

Il y eu un léger déclic. Lorsque Annih ouvrit la porte, celle-ci grinça comme pour prouver qu'elle avait besoin d'un peu d'huile sur ses gonds. Elle s'écarta pour laisser Annih découvrir la pièce. En fait, ce n'était pas une pièce. C'était une sorte de balcon ouvert, les dalles de pierres au sol avait été peu à peu recouvertes par la végétation et une balustrade courrait tout le long du balcon sur environ huit mètres. Quand elle se retourna, Annih s'aperçut qu'elle était en réalité au cinquième étage et que se dressait au-dessus d'elle encore deux étages. Le toit d'ardoises descendait quand même jusqu'à la hauteur de sa tête et remonta sur environ dix mètres.

Annih avait des cheveux plein les yeux à cause du vent qui fouettait férocement son visage. Elle se rapprocha de la rambarde et, s'accoudant, elle contempla le ciel. Le temps était plutôt ensoleillé mais il ne faisait pas très chaud : 55.4 °F (13°C) et Annih commençait à avoir froid, mais aujourd'hui cela ne la dérangeait pas. Au contraire, elle aimait bien cette fraîcheur qui s'associait à merveille avec le calme et la tranquilité. Justement, peut-être ne pourrait-elle plus en profiter longtemps car un élève passa la porte, visiblement un peu essouflé...

Annih se retourna d'emblée et se retrouva à quelques mètres d'une Wiluna Qadehar essouflée. Cela la surprit tout d'abord puis elle se dit que la préfète de Gryffondor avait sûrement ses raisons. Après tout, il n'était pas encore interdit de se promener dans les couloirsde Poudlard au beau milieu de l'après midi. Néanmoins, Wiluna semblait attendre quelque chose. Peut-être une question de la part de son professeur. Son instinct d'enseignante révéla à Annih que son élève semblait tout de même pas très innocente. Afin de satisfaire sa curiosité, Annih l'interrogea d'une voix douce :

-Bonjour Mlle Qadehar. J'espère que vous n'aviez pas un rendez-vous quelconque et que donc je vous dérange. Mais voyez-vous le temps est magnifique et quand j'étais moi-même élève ici, j'adorais venir contempler la vue.

C'était typique d'Annih. Essayer de rendre l'autre coupable de sa présence et qui plus est, mentir à propos d'un lieu qu'elle ne connaissait pas une heure auparavant. Mais pour un professeur, tous les moyens sont bons pour obtenir des informations sur les élèves. D'ailleurs, cela lui fit penser qu'elle ne souhaitait pas devenir comme les vieilles grincheuses qui punissent les élèves sans motifs particuliers. Non, Annih n'était pas comme ça. Ce n'était pas dans sa nature mais elle était tout de même intriguée par la présence de Wiluna. Cette dernière n'avait pas l'air de quelqu'un qui a quelque chose à se repprocher mais sait-on jamais. Certaines personnes cachent bien leur jeu.

Soudain la réalité s'imposa à elle. Wiluna était peut-être ici pour se cacher de quelqu'un. De la concierge ou d'un élève avec qui elle aurait pu s'attirer des ennuis ? C'était plus probable que cela soit un ou une Serpentard et étant donné qu'Annih était amie avec Mrs Komatsu, si Annih ferait un rapport cela pourrait mal se finir pour Mlle Qadehar. Mais Annih détestait les rapports. Il fallait remplir des tas de parchemins et puis Annih n'était pas du genre à ébruiter les secrets des autres. Même ceux des élèves. La jeune professeur devait certainement se faire des illusions. La jeune fille était peut-être tout simplement ici pour se reposer et être tranquille et ainsi être épargnée par les bruits de sa salle commune.

Comme l’avait prévu Wiluna quelques secondes plus tôt, Mrs Troy finit par lui adresser la parole, mais contrairement à ce qu’elle avait aussi prévu, la phrase qui suivi n’était pas celle qu’elle attendait.

- Bonjour Mlle Qadehar. J'espère que vous n'aviez pas un rendez-vous quelconque et que donc je vous dérange. Mais voyez-vous le temps est magnifique et quand j'étais moi-même élève ici, j'adorais venir contempler la vue.

Mrs Troy ne demandait donc pas explicitement à Wiluna ce qu’elle venait faire ici mais la jeune fille savait qu’elle ne pourrait pas simplement s’en aller sans donner un minimum d’explications à sa prof.
Ayant repris sa respiration, elle la regardait bien en face mais restait délibérément collée contre la porte. Elle savait bien que si elle s’approchait de la rambarde, elle ne pourrait pas s’empêcher de regarder en bas. Elle croyait même entendre de faibles cris, portés par le vent jusqu’à leurs oreilles. Non, il valait mieux rester tranquillement loin de tout ça pour ne pas être soupçonnée d’y avoir participé.

Euh … non, je n’avais pas rendez-vous… professeur.

Avec qui aurait-elle bien pu avoir rendez-vous d’ailleurs ? Son frère ? C’était bien la seule personne possible. Wiluna n’avait pas d’ami(e)s ni de petit ami avec qui elle aurait voulu se cacher. Bien sûr, Mrs Troy n’était pas censé le savoir.

Elle reprit donc d’une voix sûre :

Je venais juste ici pour être au calme. Ceux qui n’ont pas cours font trop de bruit dans la Salle Commune. Les garçons parlent comme des pipelettes et les filles pleurent. J’avais besoin de réfléchir un peu.
Mais je vais aller autre part, je veux pas vous déranger.

Wiluna avait pris un air désolé bien qu’elle ne le fût pas. Elle était plutôt embêtée par la présence de Mrs Troy mais se voyait mal lui demander de partir pour contempler tout à loisir son piège. De toute façon, elle savait qu’il avait fonctionné alors tant pis, elle trouverait d’autres occasions.

L’annonce de la mort de Dumbledore avait en effet secoué la jeune fille comme beaucoup et celle-ci, n’ayant pas le soutien direct de ses parents et ne pouvant pas se raccrocher à Julia, se comportait moins bien qu’avant, quand on lui avait remis l’écusson de préfète. En fait, elle laissait un peu son côté sombre prendre le dessus quelques fois, ce même côté qui avait fait hésiter le Choixpeau trois ans auparavant.
En ce moment, la petite Gryffondor n’avait plus vraiment de courage. Elle consolait les petits de première année, essayait de continuer à bien travailler mais elle n’était qu’une gamine de 13 ans après tout. Etait-ce une excuse pour se venger sur d’autres élèves ou mettre une de ses professeurs dans une situation embarrassante ? Non, mais Wiluna ne réfléchissait pas vraiment à tout ça.

Euh … non, je n’avais pas rendez-vous… professeur.

Elle continua sa tirade d'une voix encore plus sûre :

Je venais juste ici pour être au calme. Ceux qui n’ont pas cours font trop de bruit dans la Salle Commune. Les garçons parlent comme des pipelettes et les filles pleurent. J’avais besoin de réfléchir un peu.
Mais je vais aller autre part, je veux pas vous déranger.

Annih ne réagit pas tout de suite, cette élève ne l'avait pas vraiment dérangée et la jeune professeur ne voulait pas vraiment qu'elle s'en aille. Elle avait besoin de compagnie en ce moment. Mais de quoi pouvait-elle bien parler avec une élève qui n'était même pas dans son ancienne maison. Puis soudain, Annih se rappela quelque chose...d'un mouvement fluide de son oeil, elle réussi à voir l'insigne de préfète de Gryffondor sur le devant de la robe noire de Mlle Qadehar. C'était bien maigre pour engager une conversation qui semblait ne pas vouloir avoir lieu. Wiluna avait pris un air embêté mais qui quelque part sonnait faux. Annih voyait en cela un formidable prétexte à lui demander de rester ici avec elle.

Non Wiluna, ne partez pas. Vous ne me dérangez absolument pas. Au contraire j'ai plutôt besoin de compagnie en ces jours difficiles.

Ca y est. Elle allait encore faire fuir une autre personne. Décidemment, en ce moment elle avait perdu de sa sociabilité. Et ce n'était pas une bonne chose.

[HJ : pas beaucoup d'inspi', désolée]

Quand un professeur vous demandait de rester là, la plupart des élèves obéissaient. Ce n’était pas une simple prière mais plutôt un ordre déguisé. Esther Malfoy serait sûrement partie mais Wiluna sentait qu’elle ne devait pas bouger. Son départ aurait l’air d’une fuite et comme son professeur ne semblait pas avoir de soupçons, rester était la meilleure chose à faire.

Maintenant que Wiluna avait pris sa décision, elle se détendit un peu. Mais un autre problème surgissait : de quoi allait-elle bien pouvoir parler avec Mrs Troy ? Elle n’était pas du tout proche de cette femme ; elle n’était d’ailleurs proche d’aucun professeur à part Julia et Leidjill. Parler de la pluie et du beau temps ? De la mort de Dumbledore ? Des cours ? Pitié, non.
Comme quelques minutes auparavant, la jeune Gryffondor se remit à remuer ses méninges pour trouver un sujet de conversation. Ce n’était pourtant pas si difficile avec les autres élèves… Mais elle n’était pas bête et savait bien que les adultes avaient des habitudes parfois bizarres, comme celle de donner des conseils à tout bout de champs ou de considérer les enfants comme dénués d’intelligence ou de sens pratique.
Elle aurait bien voulu lui dire qu’elle, au contraire, ne cherchait pas la compagnie. Elle en avait suffisamment avec les élèves de sa maison. Mais Mrs Troy l’aurait sûrement mal pris. Il fallait tout de même se lancer.

Il n’y a personne dans la salle des professeurs ? Moi à votre place je n’aurai plus envie de faire cours. D’un autre côté, je n’ai pas envie non plus de m’amuser. Quoique … Il faudrait peut-être que vous lanciez des sorts d’allégresse à toute l’école. Ou alors apprenez nous de sortilège d’amnésie et on oublie tous ce qu’il s’est passé.

Débile … c’était complètement débile. Après ça pas étonnant que les adultes prennent les jeunes pour des idiots. Mais Wiluna n’était pas bien. Elle racontait n’importe quoi et s’en moquait en plus. Comme si plus rien ne l’intéressait. Ce qui était faux d’ailleurs. Embêter ceux qu’elle considérait comme ses ennemis l’intéressait. S’occuper de son petit frère l’intéressait. Ecrire des lettres à ses parents l’intéressait. Manger l’intéressait toujours aussi.

Elle s’approcha enfin de la rambarde qu’elle aurait voulu pouvoir toucher à son arrivée. Maintenant cela ne lui faisait ni chaud ni froid de voir la Podcol courir à travers le parc, toute sale. Elle s’y accouda et reprit :

J’ai écrit une lettre à mes parents tout à l’heure. Il faut que j’aille à la volière pour la donner à Emeraude, mon hibou. Ma mère s’est inquiétée au début mais maintenant ça va mieux. Je la soupçonne de correspondre avec Julia. Je veux dire … Mrs Inferno.
Mon père n’a rien dit, il a confiance en moi pour tenir le coup. Trop peut-être. Mais il n’a pas tout à fait tort. Je suis avec Kylian de toute façon.


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HJ : ah ah ! Et là t'as la haine parce que tu vas encore devoir répondre ! Non mais t'inquiète pas, le manque d'inspi et d'envie je connais.